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J'AI CHOISI MA LIBERTÉ EN RENONÇANT À UNE VIE DE PETITS BOULOTS INSATISFAISANTS EN AMÉRIQUE

Écrit par Emmanuel Atcha

 

 


Il me souvient encore que le jour où j’ai pris mon premier magasin aux Etats-Unis, j’étais si heureux et si fier. J’avais mon destin entre mes mains. J’avais compris les défis qui s’imposaient à moi en tant que chef d’entreprise, mais c’était mon choix. Cela ne me faisait pas peur. Car en mettant en place ma propre entreprise, je suis devenu maître de moi-même. Je savoure particulièrement le fait d’avoir plus de temps à consacrer à famille. 

 

L’une des plus grandes difficultés que j’avais lorsque j’étais dans mon pays natal, le Togo, petit et pauvre pays de 56.600 km2 situé entre le Ghana et le Bénin, c’était de garder une relation constante avec mes proches.



« Très peu de journalistes togolais ont pu réaliser quelque chose dans leur vie ».


 

En tant que journaliste pigiste, je devais trimer davantage pour joindre les deux bouts. Je sortais très tôt le matin pour rentrer à des heures perdues, je bossais sept jours sur sept et 18 heures sur 24. Ce qui bien évidemment laisse très peu de place pour une vie familiale convenable.



Le journalisme au Togo ne paie pas son homme. Très peu de journalistes togolais ont pu réaliser quelque chose dans leur vie. Pour les quelques rares qui ont pu évoluer, la plupart a dû frotter avec la politique, tremper dans des affaires défiant la déontologie. Ce qui au-delà des questions éthiques ne correspondait pas aussi à ma personnalité. Payer mon loyer qui frôlait les 50.000 FCFA à l’époque, faire la maintenance de mon véhicule, payer l’école de mon fils, venir en aide à la famille, subvenir à mes propres besoins et à ceux de ma compagne, etc., le tout devenait une charge de plus en plus importante pour moi. Le journalisme ne pouvait le supporter. Non seulement, je ne pouvais être avec la famille en raison de ma charge de travail, mais aussi je ne pouvais assurer les besoins élémentaires. Dommage !

 

Je devais trouver une solution. Je n’ai pas eu de famille en grandissant. C’est une chose que j’enviais à mes camarades. Je m’étais juré d’y remédier et surtout de ne pas faire vivre la même chose à mes enfants. Ceci couplé à la cherté de la vie, il fallait trouver une solution. Pour la plupart des jeunes togolais, le premier rêve, c’est de quitter le pays. La situation socio-politique et économique du pays l’explique. Pour moi, la meilleure destination c’était les USA. L’Europe en second plan. Ghanéen par ma mère, j’ai d’abord fait un tour à Accra pour expérimenter la différence sociale et administrative. Au Togo, on pouvait offrir mieux à la jeunesse togolaise. Je ne pouvais continuer à supporter la situation. Je me tuais à petits feux. Les Etats-Unis m’ont donné la solution. Au début, ce n’était pourtant pas facile.

 

Choc culturel, barrière linguistique

Je suis arrivé pour la première fois aux Etats-Unis en le 08 octobre 2017. J’ai atterri à Newark dans le New Jersey. Dès l’aéroport, j’ai pu constater immédiatement la différence d’avec le Togo. La communication est la première des choses qui m’ont marqué. Dans mon pays d’origine, on cherche à vous comprendre, on vous respecte et on vous donne le temps d’exprimer très clairement votre besoin. Ici, on vous demande de lire les affiches, les notices, de poser des questions s’il le faut et de réfléchir. On vous demande de chercher la bonne information et non pas vous contenter des on-dit.

 

Au Togo, à mon époque, on donnait l’impression de décourager la réflexion, l’accueil pouvait être désagréable sauf pour l’étranger. On ne lisait pas les affiches, on ne lisait pas les notices, on les jetait ; et où ? Quand j’ai fini par pouvoir quitter l’aéroport et j’ai véritablement pénétré les Etats-Unis, j’ai cru que c’était la fin de mon calvaire. Je me trompais, mais en cet instant, je ne pouvais pas le savoir. Comment aurais-je pu le savoir si tout au long de notre jeunesse au Togo, l’Amérique nous est présentée comme l’Eldorado où on a l’impression que même sans effort, on peut s’en sortir ?

 


« J’ai des amis qui ont fait 20 ans aux Etats-Unis sans jamais pouvoir se sentir chez eux ».


 

Le plus grand défi auquel on est confronté quand on quitte l’Afrique francophone pour les Etats-Unis, c’est l’intégration. Beaucoup n’ont jamais réussi à y arriver. J’ai des amis qui ont fait 20 ans aux Etats-Unis sans jamais pouvoir se sentir chez eux. Faute à une intégration difficile voire impossible pour certains. La barrière principale, c’est évidemment la langue. Tout le monde n’a pas l’écoute facile.


Cette barrière apparaît dès l’aéroport. Les premiers avec qui je m’étais entretenu en anglais, c’était les agents de l’immigration. Je ne sais pas si cela est dû à leur formation, mais ils m’ont écouté et me faisaient même des signes de main pour me dire d’y aller posément et de prendre tout mon temps pour pouvoir dire ce que je voulais. Mon anglais était si mauvais ! Ils essayaient de me parler posément également afin que je puisse les comprendre. Pour décrire ce que j’avais dans mes valises, ce que je venais faire aux USA, c’était compliqué. J’étais nerveux et très coincé. J’avais même peur d’échouer. J’ai pu m’en sortir grâce à la patience et à la pédagogie des agents. Alors que je croyais être le seul et que je me sentais chanceux, j’ai vu que derrière moi, on faisait le même exercice avec un autre nouveau venu. Cette barrière linguistique, me disais-je, il fallait vite la faire sauter pour faciliter mon intégration.

 


 « En Amérique, personne n’est là pour l’autre et on est fortement seul ».


 

Quand on est sous pression de la famille laissée derrière soi au pays en Afrique et qu’on doive vite plonger afin de pouvoir les aider à se relever, on n’a pas vraiment le temps pour apprendre convenablement l’anglais. On est alors contraint de faire fi des diplômes obtenus en Afrique, des expériences professionnelles engrangées durant de nombreuses années pour se mettre à faire de petits boulots qui ne requièrent pas vraiment une bonne maîtrise de l’anglais. Sans oublier la question d’équivalence des diplômes !

 

La deuxième barrière, c’est la structure sociale. En dehors de l’Etat qui est là pour tout le monde, le voisinage n’existe pas vraiment. En Amérique, personne n’est là pour l’autre et on est fortement seul. Ce n’est pas du tout facile.

 

Dans la rue, les salutations n’existent que si vous vous connaissez réellement ou si vous avez quelque chose à dire. Des fois, même pas. Parfois la ville semble déserte et sans vie. Tout le monde est au travail. Et quand tu viens d’arriver et que tu doives rester à la maison toute la journée, pour quelqu’un comme moi qui était proactif à Lomé, c’était un calvaire.

 

Au Togo de là où je viens, au moins on pouvait rencontrer des gens dans la rue, attroupés sur les aires de jeux improvisées, sur les devantures des maisons. Il y avait du monde et on pouvait se fondre dans cette masse et vivre. Ici aux USA, la réalité est toute autre. Rien de tout ça n’existe. Pas même d’ami avec qui sortir prendre un pot ou faire la causette. On est seul, vraiment seul. Il faut avoir un mental fort pour supporter cette vie résumée à soi-même.

 

La troisième barrière, c’est le défaut d’information. Les Etats-Unis sont si vastes et si profonds que les informations sont difficiles à avoir surtout quand vous ne parlez pas anglais. Et pire, entre les gens de la même origine, on ne peut pas vous donner les bonnes informations. La grande prière c’est que vous puissiez tomber sur la bonne personne quand on a un besoin particulier.

 

Une vie de galérien entre Atlanta à Dallas

Quand je suis arrivé aux Etats-Unis, j’ai pris d’abord la direction de Atlanta dans l’Etat de Géorgie. Il y a beaucoup d’afro-américains dans cette ville historique, mais à mon avis, peu d’opportunité par rapport aux autres villes du pays notamment Dallas. Je peux remercier ma famille d’accueil. D’origine togolaise comme moi, même si elle voulait bien faire, ça n’a jamais été facile. Il faut dire qu’elle aussi manquait de beaucoup d’informations.

 

J’ai passé 9 mois à Atlanta. J’y ai enchaîné les petits boulots dans le secteur de l’église. Il fallait bien survivre. J’ai profité de mes temps libres pour perfectionner mon anglais. Pour atteindre mon objectif, je m’étais inscrit en cours d’anglais au English Skills Learning (ESL) center. Aussi dans mes activités à l’église, je profitais de ma proximité avec des compatriotes à moi qui y étaient plutôt nombreux pour pratiquer les cours sur le terrain. C’était la première étape dans mon intégration. Briser la barrière de la langue était l’étape décisive. Malheureusement, insatisfait de mes conditions de vie toujours précaires et peu enviables, sans oublier le poids de la famille au pays, j’avais une décision ou plutôt une résolution à prendre.



« Je commençais à voir le bout du tunnel ».


 

Près d’un an après mon arrivée, j’ai pris la décision de quitter Atlanta pour le Texas plus précisément à Dallas. Parcourir près de 1.300 km, environ 15h de route à la recherche d’une meilleure condition, c’était moindre par rapport au trajet que j’avais déjà fait en quittant l’Afrique. Cependant, il fallait être courageux pour le faire. Je ne le savais pas, je ne l’ai su qu’après. Pas de temps à perdre. Je ne connaissais qu’un ami à Dallas. C’est d’ailleurs lui qui m’avait parlé de l’Etat. Une fois sur place, j’ai passé quelques mois chez lui dans son appartement. Sur le plan humain et sur le plan professionnel, c’était encore un autre défi.

 

Journaliste, docker, vendeur à Walmart, chauffeur de taxi

Premier boulot, un docker. Je travaillais comme mon ami, à charger et à décharger les bagages des gens à travers les maisons. Pour ceux qui envoyaient des marchandises en Afrique par conteneurs, il fallait aller chez eux pour charger leurs marchandises et autres bagages. Pour ceux qui avait passé des commandes depuis un autre Etat ou un autre continent, il fallait également aller leur décharger leur commande. Tout homme de média assez connu de mon pays, je me suis retrouvé bien loin de mon secteur. La vie est ainsi faite, la lutte continue ! 

 

Je suis arrivé aux USA pour vraiment m’en sortir. Pas pour continuer à trimer. Il fallait que ça change. Surtout que je me suis retrouvé dehors. J’ai dormi 40 jours dans les parcs, j’étais un SDF, un ‘‘homeless’’ comme on les appelle ici. Moi qui en quittant avait promis à mon père, à mon fils, de revenir en meilleur homme, comment pouvais-je me retrouver homeless ? Je n’avais malheureusement pas eu le choix suite à un désaccord avec le frère qui m’avait hébergé chez lui. Il m’avait renvoyé.

 

Qu’irais-je raconter à ma famille ? Un jour, alors que j’allais charger les marchandises au port pour une famille, j’ai rencontré le gérant d’une boutique Walmart. Je l’avais aidé sans prendre conscience de qui il était. J’étais très actif. Il l’avait remarqué et n’a pas pu s’empêcher d’échanger avec moi alors qu’il me remerciait. Il s’est présenté et j’ai décidé de tenter ma chance. Heureusement, il y avait de la place pour moi. Le lendemain matin, je devais me présenter dans la boutique. C’est comme ça que j’ai quitté mon travail de docker pour devenir vendeur à Walmart. Mon véritable premier boulot aux Etats-Unis.



« Avec ma femme, on se voyait très rarement alors qu’on était sous le même toit. C’était devenu une obsession pour moi. Etions-nous toujours une famille » ?





Mon expérience à Walmart a été enrichissante. J’ai pu quitter la rue et me louer un studio. Je me suis aussi marié. Une belle togolaise que j’ai rencontrée aux Etats-Unis et avec qui je m’étais très vite entendu. On pouvait faire des projets ensemble. Je commençais à voir le bout du tunnel. Plus rien ne pouvait m’arrêter. J’ai travaillé durant un peu plus d’un an à Walmart. Servant toute la journée, je me suis fait beaucoup d’amis.




Mais autant je cherchais à beaucoup travailler pour pouvoir assurer tous les besoins, autant je m’éloignais socialement. Je n’avais plus le temps pour quoi que ce soit. Il fallait beaucoup travailler pour beaucoup gagner. Le travail, le travail et rien que le travail. Je ne vivais pas socialement.  Une situation difficile. Bon africain que je suis, me couper totalement de ma famille, ce n’était pas évident pour moi. Mon père, mon frère, mon fils, on se parlait très rarement. Dès fois pas du tout.

 

Avec ma femme, on se voyait très rarement alors qu’on était sous le même toit. C’était devenu une obsession pour moi. Etions-nous toujours une famille ? Formions-nous un vrai couple ? C’est quoi un couple dans lequel vous ne vous voyez presque jamais ? L’homme rentre au moment où la femme part au boulot et la femme rentre au moment où l’homme quitte la maison. Un jour j’ai commencé à mener une sérieuse réflexion sur la question. La recherche d’une vie décente détruisait ma vie et me prenait mon âme. Si je me bats, c’est en fait pour qu’un jour ma famille et moi, nous puissions avoir une vie décente. Mais si je dois me battre pour une famille qui finira par ne plus exister, à quoi cela sert ? Il me fallait chercher un équilibre.


Prendre mon destin en main

J’ai décidé alors de quitter Walmart et me chercher un boulot où mon calendrier me permettrait un meilleur management. Je me suis engagé alors chez Uber. Je conduisais un taxi et prenais les passagers qui utilisais l’application et me sollicitais. Je pouvais alors décider de comment travailler. Au début, j’essayais de travailler de façon conventionnelle en cochant les 8 heures par jour. J’avais alors repris en main ma vie sociale et familiale. Sauf qu’à ce rythme, la famille allait commencer à manquer de moyen. L’équilibre n’y était pas encore.

 


« Heureusement, aux USA, quand tu as besoin de 10.000 dollars, tu sais ce que tu dois faire pour l’avoir ».



C’était pourtant un bon travail. Mon « income » était juste insuffisant. Heureux sans moyens ? Cette vieille définition du bonheur n’est plus à jour. Après quelques mois, j’ai décidé de prendre un métier dans lequel le pourboire pouvait à mon sens être plus avantageux. Je me suis engagé comme chauffeur de DART. Je conduisais une sorte d’ambulance qui ne servait pas aux urgences, mais était un peu spéciale. J’allais tous les jours chercher chez eux, les patients qui sont sous traitements et qui devraient se rendre à l’hôpital. Je devrais également aller les chercher au retour. Je m’y suis mis durant 10 mois. Un bon travail, une bonne assurance, mais il ne faut pas le faire toute sa vie. Malheureusement, j’étais toujours insatisfait. Que pouvais-je faire ?




 

Le début de ma libération

Un soir en rentrant du travail, une idée lumineuse m’est venue à l’esprit. Moi qui ai travaillé dans le chargement et déchargement des marchandises, dans les boutiques Walmart et dans le transport, n’ai-je pas assez d’expérience pour mettre quelque chose sur pied et être mon propre patron ? Cette idée ne m’a pas quitté de la soirée et je n’ai pas réussi à dormir. Le lendemain, un week-end, j’étais sur mon PC toute la matinée. Il fallait avoir les bonnes informations. L’après-midi, je suis allé voir mon banquier pour avoir les informations complémentaires. L’idée a mûri pour devenir un projet. Je savais ce qu’il fallait faire. Je devais juste travailler pour avoir l’argent dont j’avais besoin pour me lancer. Maintenant que je savais ce que j’avais à faire, j’ai décidé de faire un dernier sacrifice en me plongeant encore une fois dans le travail. Heureusement, aux USA, quand tu as besoin de 10.000 dollars, tu sais ce que tu dois faire pour l’avoir. Et maintenant, il te faut de la détermination et tu peux y arriver. Ce n’est pas comme en Afrique ou au Togo, où la détermination seule ne suffit pas.

 

 

« Ça fait quatre ans que je suis à mon propre compte. Je vis mieux » !


Après un travail acharné de huit mois supplémentaires à DART, j’ai pu me lancer à mon propre compte avec un petit commerce. J’ai démarré avec une boutique en 2020. J’y vends l’électroménager, l’électronique, les prêts-à-porter, les chaussures, les lunettes, etc. Aujourd’hui mon entreprise a prospéré. J’ai ouvert une deuxième boutique qui est gérée par ma femme. On y vend les produits cosmétiques féminins. Même si les diverses crises économiques qui frappent le monde et particulièrement les USA nous bousculent, nous tenons debout. Cela n’a pas été facile pour nous, mais ma famille et moi, nous nous en sortons aujourd’hui. Nous pouvons nous offrir quelques congés en Afrique ou quelques sorties au restaurant sans toujours être soumis à un calendrier rigide. Les calendriers, c’est nous qui les fixons et c’est nous qui décidons. C’est vrai que l’entrepreneuriat n’est pas facile. Cela demande beaucoup de sacrifices au début et quotidiennement. Mais ça, je le savais. Je peux le gérer et je le gère. Ça fait quatre ans que je suis à mon propre compte. Je vis mieux !

 




Récemment, je lisais Lionel Messi, l’un des meilleurs joueurs de football de l’histoire qui disait qu’il était très malheureux à Paris parce qu’il ne pouvait pas amener ses enfants à l’école et qu’il ne pouvait pas non plus les voir revenir parce que les horaires ne coïncidaient pas. Plusieurs l’ont critiqué arguant qu’il gagnait beaucoup et n’avait plus à dire ça. A quelques exceptions près, moi je l’avais compris. Quand tu es né dans une famille à peine soudée à cause du manque d’argent à cause du boulot de papa ou de maman et que vos fêtes de noël et de Nouvel An ont été empreintes de solitude, on n’a pas envie que sa famille un jour, vive la même chose. Ça rend très triste et très malheureux.


En mettant en place ma propre entreprise aux Etats-Unis, j’ai pu avoir plus de temps pour ma famille. Avec nos deux enfants, madame et moi, nous nous voyons régulièrement et passons plus de temps ensemble. Sur le plan financier, on s’en sort. Je me suis repris en main. Et Lionel Messi, mon inspiration, a fait la même chose. Il est bientôt copropriétaire de l’Inter Miami.


 

 

Emmanuel Atcha est un Togolais vivant à Dallas, Texas. Il aime la musique, les voyages et passer du temps avec des amis.

 

 

 

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